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Le nouveau Campus Heinlex : ambition, réalisations et perspectives

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  • Le 02 octobre 2025
    Campus de Saint-Nazaire
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Entretien avec Antony FEDELE-BENOIT, Responsable du Campus universitaire Heinlex et Directeur de l’IUT de Saint-Nazaire


Bonjour Antony, vous avez été nommé responsable du site de Saint-Nazaire en décembre 2024. Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Je suis arrivé à l’IUT de Saint-Nazaire en septembre 2015, dans la foulée de ma réussite au concours, pour y enseigner l’économie et la gestion dans le département Techniques de commercialisation. Ma spécialisation se situe dans le champ du droit, et plus particulièrement des sciences criminelles – droit pénal, pénologie, médecine légale, expertises psychologiques et scientifiques. Cette formation juridique m’a donné une sensibilité particulière à la question des institutions et des équilibres collectifs.

Quelques mois plus tard, j’ai été élu chef du département TC, une responsabilité que j’ai exercée jusqu’à mon élection à la direction de l’IUT en 2021. C’est à ce moment-là que nous avons initié, avec mes homologues de Polytech Nantes et de la Faculté des sciences et des techniques, une réflexion commune sur l’avenir de l’enseignement supérieur nazairien. Le projet que nous appelions alors « Gavy sur Heinlex » est devenu, quelques années plus tard, une réalité : le campus Saint-Nazaire – Heinlex, démonstrateur du pôle Sciences et Technologie de Nantes Université.

Ma nomination en décembre 2024 à la responsabilité du site s’inscrit dans cette continuité. Elle m’a permis de prolonger ce travail collectif et d’accompagner une nouvelle étape du développement du campus. À côté de cette mission, je reste engagé dans plusieurs structures : la promotion de la fonction commerciale auprès des jeunes avec la Fédération nationale des Dirigeants Commerciaux de France, la présidence de l’Université inter-âges de Saint-Nazaire, et différentes missions de formation et d’appui institutionnel auprès de l’Inspection générale et de l’Inspection académique, notamment. Ces engagements ont tous un fil conducteur : relier le monde de la formation et de la recherche à celui de la société.

 

Pouvez-vous nous décrire les missions qui vous sont confiées ?

La mission de responsable de site s’inscrit dans une logique de gouvernance partagée. J’ai pour mandat de veiller à la mise en œuvre des orientations définies par le comité de pilotage du campus Heinlex et d’en garantir la cohérence stratégique. Concrètement, cela signifie trois choses : d’abord, piloter le campus dans toutes ses dimensions, du quotidien logistique aux grands projets d’aménagement. Ensuite, animer la dynamique collective entre les composantes, les laboratoires et les services, pour que le campus fonctionne comme un tout cohérent. Enfin, représenter le site auprès des partenaires institutionnels, économiques et territoriaux, car Heinlex est aussi une vitrine de l’université sur le territoire. Cette mission suppose d’être à la fois stratège, médiateur et fédérateur. C’est une fonction qui s’appuie sur l’intelligence collective et la confiance. J’ai la conviction qu’un campus ne se dirige pas par injonction, mais par adhésion : il faut donner envie de travailler ensemble.

 

Comment s’est déroulé le projet de regroupement sur le campus Heinlex ?

Ce projet est le fruit d’une vision de long terme. Il a fallu près de dix ans entre les premières réflexions et la livraison du site. La construction du bâtiment 22, commencée à l’automne 2022, a marqué le véritable tournant. Un an plus tard, il accueillait déjà les premières activités, tandis que les bâtiments 7 et 8 étaient rénovés. En janvier 2025, les équipes administratives et pédagogiques ont pu s’y installer définitivement, scellant le déménagement officiel de Gavy vers Heinlex.

Mais la réussite de ce regroupement ne tient pas seulement aux mètres carrés rénovés ou construits. Elle réside dans la méthode : un pilotage rigoureux, une coopération constante entre les composantes et une vision partagée de ce que devait devenir le campus. En parallèle des travaux, nous avons fait évoluer les services : création d’une antenne du service de santé étudiant, renforcement de l’accompagnement médico-psycho-social, arrivée de la bibliothèque universitaire, réaménagement des espaces de vie et des salles sportives. Nous avons aussi modernisé nos infrastructures énergétiques, avec une chaufferie biomasse et la rénovation partielle de la halle de génie des procédés.

Heinlex est aujourd’hui un site transformé, pensé pour être à la fois performant, accueillant et durable. C’est un campus du XXIe siècle.

 

Pourquoi ce regroupement sur le campus Heinlex ?

Le regroupement répondait à une double ambition : donner de la cohérence au pôle universitaire nazairien et en accroître la visibilité à l’échelle régionale et nationale. Heinlex est aujourd’hui le démonstrateur du pôle Sciences et Technologie de Nantes Université, c’est-à-dire un lieu où les synergies entre formations, recherche et innovation sont concrètement incarnées. Nous y avons réuni trois composantes majeures de Nantes Université — l’IUT, Polytech Nantes et la Faculté des sciences et des techniques — autour d’un projet commun.

Les bénéfices sont nombreux. Pour les étudiants, c’est d’abord un continuum de formation renforcé : on peut aujourd’hui suivre à Saint-Nazaire un parcours complet, du BUT à l’école d’ingénieurs, dans des filières telles que le génie civil, le génie électrique ou le génie des procédés. C’est aussi une vie étudiante renouvelée, avec de nouveaux espaces, des tiers-lieux, des équipements sportifs en accès libre et une offre de services étoffée. Pour les personnels, c’est un cadre de travail modernisé et une meilleure cohérence entre les pratiques. Et pour le territoire, c’est un signal fort : Saint-Nazaire devient un pôle universitaire à part entière, ancré dans son tissu économique, hospitalier et industriel.

 

Comment sont prises les décisions concernant la vie du campus ?

La gouvernance du campus repose sur un fonctionnement collégial. Le comité de pilotage, que je préside, réunit les directeurs des composantes, leurs adjoints et secrétaires générales, la direction du pôle Sciences et Technologie, un représentant de la présidence et des services centraux. En amont, un comité technique prépare les décisions et formule des propositions, sous l’animation rigoureuse et bienveillante de la secrétaire générale du pôle, dont l’implication contribue beaucoup à la qualité du dialogue collectif. Des groupes de travail thématiques se saisissent également des sujets concrets : numérique, vie du campus, maintenance, santé et sécurité, BU…

Cette organisation assure une prise de décision partagée, mais aussi une grande réactivité. Je tiens d’ailleurs à souligner le soutien du directeur du pôle Sciences et Technologie, qui permet d’agir dans un cadre clair et dynamique. Mon rôle n’est pas de décider seul, mais de garantir la cohérence d’ensemble et de faire converger les initiatives. La richesse d’un campus, c’est la diversité des acteurs qui le composent. Ma responsabilité, c’est d’en faire une force collective.

 

Quelle est votre vision d’une animation de campus réussie ?

Je crois à un campus qui vit autant qu’il forme. L’enseignement supérieur ne peut pas être seulement un lieu d’apprentissage : il doit être un lieu de vie, de culture, de rencontres. Une animation réussie, c’est une animation qui crée du lien, qui fait émerger un sentiment d’appartenance. Heinlex a tous les atouts pour cela : des espaces ouverts, des étudiants investis, des composantes complémentaires et des laboratoires de renom. Nous travaillons à créer un véritable cœur de campus, avec un patio central, une cafétéria gérée par les étudiants, des espaces de détente et de convivialité.

L’objectif est clair : faire de Heinlex un campus de bord de mer, ouvert sur la ville et sur son environnement. Je veux que les étudiants de Saint-Nazaire aient le sentiment d’appartenir à un lieu unique, à la fois universitaire et profondément ancré dans son territoire.

 

Quels sont les prochains projets du campus ?

La première phase du projet, celle du regroupement des activités d’enseignement, est désormais achevée. La prochaine concernera la recherche. Nous préparons la construction d’un bâtiment dédié qui permettra de regrouper à terme l’IREENA, le GEPEA et le LEMNA directement sur le site. Ce sera un marqueur fort : la recherche et la formation réunies sur un même lieu, dans une logique d’écosystème scientifique. Ce projet fera l’objet d’un dossier dans le cadre du prochain contrat de plan État-Région 2028-2034. Il demandera plusieurs années de maturation, mais il structurera la prochaine décennie.

À plus court terme, plusieurs chantiers sont déjà lancés : la création du patio central déjà évoqué, la mise en service du nouveau restaurant universitaire et de la création de nouveaux logements sur le campus prévues pour fin 2027, ou encore la conception d’un bâtiment modulaire et autonome en énergie, ouvert aux entreprises et aux acteurs du territoire, associant toutes les forces universitaires en présence. Notre ambition est claire : faire de Heinlex un campus durable, innovant et inspirant. Un lieu qui donne à voir ce que l’université peut être quand elle s’appuie sur son territoire et sur la force de ses communautés.

Heinlex n’est pas seulement un campus : c’est la preuve qu’un territoire, quand il croit à la force de la connaissance, peut se réinventer. Ici, la mer n’est jamais loin, et c’est sans doute ce qui résume le mieux notre ambition : garder le cap, prendre le large et faire de Saint-Nazaire un horizon d’avenir pour l’enseignement supérieur.
Mis à jour le 31 octobre 2025.